Dimanche 17 mars 2024, 9h … Je prends le départ de l’Irréduc’trail de Cazères et son format 17km.
Un dossard…
Une course longue…
Et un trail !
J’ai bien cherché le dernier dossard accroché dans mon Stravaet il a fallu que je remonte au 24 Octobre 2021 et le semi-marathon de Tournefeuille…
Pour les kilomètres, et bien ma plus longue sortie post-opération date de dimanche dernier, avec une série de 400 mètres effectuée lors d’un weekend parisien dans mon bois, à Vincennes, avec un peu plus de 12km au compteur ! Nan mais quelle folie !
Et pour le trail … et bien c’était ma toute première course officielle. Moi, la nana du bitume, parisienne et citadine dans l’âme, qui s’est mise à la course à pied sur le tard, capable de faire un détour pour ne pas passer pas la première petite montée qui se présente sur le parcours… Des marathons oui, mais sur le plat ! Quant à la boue … salir ma paire de pompes me rendait un tantinet chagrin ! Dépenser autant de tunes pour une paire fluo et rentrer crado, no way ! Et puis l’été 2020, le déménagement en Haute Garonne, la découverte des côteaux au bout de ma rue, suivie bientôt de cette rencontre avec les Tarahumaras, ce club d’agités du cuissard, de maboules du D+, de frapadingues du kilomètre, tous plus performants et sympathiques les un(e)s que les autres. Des entrainements bien ficelés, toujours bien encadrés, le goût de l’effort dans la bonne humeur, du partage dans la sueur, sans prise de tête. De la joie, des blagues à gogo, et tant de fabuleuses rencontres.
Après deux années à enchainer les vilaines blessures et de longues périodes à me demander si j’allais pouvoir un jour retrouver de bonnes sensations, j’ai rechaussé tranquillement les vieilles baskets cet hiver. Seule dans mon coin, souvent tôt le matin, je suis matinale alors ça aide, mais disons-le , c’est plus facile de se planquer pour reprendre après des mois sans rien faire. Le corps lourd qui souffre, le souffle trop court, le cœur qui s’emballe, le moral qui peine parfois. L’âge aidant, les blessures se succédant aussi, la patience est de mise, la confiance est là, les progrès se font, step by step Gaëlle ! J’ai choisi sciemment de reprendre tranquillement, à mon rythmebien certaine que cela va finir par payer.
Au détour d’une conversation avec Marie, elle m’apprend s’être inscrite avec Julien sur le 30 km de Cazères. Un trail près de chez nous dans quelques semaines. Et voilà LA belle occasion de porter le maillot des Taras, de me challenger un peu sur un format un peu sympa et plein de nouveautés pour moi ! Une Inscription faite au dernier moment, ce sera pour moi l’avant dernier dossard dispo. Nous voilà dimanche matin, le ciel est dégagé et le temps s’annonce beau, je rentre toujours dans le maillot Taras, what a surprise, et je ne fais pas la connerie de porter mes shoes toutes neuves et opte pour ma vieille paire de Salomon, fort usée, mais façon chaussons, et je suis fin prête à m’élancer sur les sentiers que j’espère secs, il ne faut pas déconner ! Chris, en pleine forme, passe me prendre et se veut rassurant, sic… On y va tranquillement, pour se faire plaisir, une balade dominicale comme une autre ; quand on connait le type et ses performances, il est bien légitime de douter que le mec vient se balader ! Je blaguais en écrivant sur la conf que je voulais qu’il me pousse, en réalité je n’ai pas du tout envie qu’il coure à mes côtés, question de dignité ! Petit café et croissant pour moi, au point où j’en suis niveau boule-lourd hein, retrait des dossards, et c’est déjà l’heure de partir. Chris me glisse qu’il reste avec moi la première moitié de la course … j’ai dû répondre un « ne m’attends pas, fais ton truc » à demi-mot… question de dignité ! Je suis plutôt du genre diesel et même à l’entrainement mon corps réclame sa demi-heure de chauffe. Les trois premiers kilomètres me font directement douter, j’ai du mal à trouver mon souffle, j’ai les jambes lourdes, je regarde le cardio qui s’affole malgré une vitesse peu élevée. Un dernier mot d’encouragement de Chris et le voilà qui file juste avant le premier ravito. J’ai bien fait de douter qu’il venait se balader ! Le mec semble danser sur la pointe des pieds en me quittant… Le reste de la course se déroule tranquillement, je marche quand cela devient trop difficile de courir, notamment en montée mais pas que, les descentes un peu raides ravivent les souvenirs cuisants de blessures, les semelles quasi plates des Salomon n’aidant pas il faut bien le dire, j’échange quelques mots avec d’autres coureurs, je savoure ce parcours incroyablement joli, des sentiers, des sous-bois, des champs et des arbres fleuris, saluant au passage les bénévoles tous fort sympathiques. Je me vautre, bien entendu, dans la descente un peu raide et fort boueuse, à votre avis à quoi servirait sinon le boule-lourd ? La balade du dimanche se passe impeccablement, 90% de plaisir pour seulement 10% de « keskejefoula » ! J’ai mal aux pieds, j’ai les jambes trop lourdes, la distance de 17km est un cran au-dessus de mes capacités de reprise mais je sais que j’irai au bout. Dernier virage et, c’est accompagnée des encouragements d dès Tarafusées déjà posés à la bière depuis longtemps que je franchis la ligne avec le smile et que j’entends même le speaker m’appeler par mon nom, quel plaisir! Merci encore les gars pour vos gentils mots à l’arrivée, ça fait tellement de bien. Merci Chris pour la balade en camion pouêt-pouêt et merci aussi d’avoir filé rapidos que je puisse suer tranquillement, question de dignité !
A suivre un petit passage façon École des fans à mettre sur le compte des endorphines retrouvées !
Un grand merci à Marie toujours présente pendant mes longues périodes d’inactivité, de doutes et parfois de grandes errances capillaires (ceux qui savent) … Tu as été d’une aide précieuse et je suis heureuse de t’avoir dans ma vie aujourd’hui. Un grand bravo encore pour ta course d’hier, tu as assuré comme une cheffe !
Un grand merci à Marc, qui malgré mes nombreuses et répétées absences aux entrainements a toujours une pensée amicale ou un petit mot « doux » (doux et Marc dans la même phrase si si, je confirme c’est possible !) les encouragements qui vont bien, qui filent la pêche et redonne de l’élan quand la pente à remonter est un peu ardue. Ne change rien, tu es un mec extra et je suis tellement contente de te connaitre !
Un grand merci à Cyrielle et à Lolo, grâce à qui j’ai découvert la joie des sorties nature, les grosses bosses, les bois, les bâtons, les glissades, les chèvres un tantinet collantes et les ravito saucisson. Grâce à vous je connais autre chose que le plat du bitume, vous m’avez fait prendre conscience de mes capacités physiques et donné des envies de plus long. Mes prochains dossards vous sont dédiés et il me tarde de repartir sur les chemins pentus à vos côtés !
Un grand merci à mon groupe de cœur, les sénateurs, dont je suis toujours avec joie les péripéties et savoure les blagues via le groupe WhatsApp fort animé. J’ai hâte de revenir me marrer à vos côtés, et même si les entrainements de Nicoach sont parfois adaptés, j’ai hâte de faire le job avec vous tous. Vous me manquez bande de Joyeuses et Joyeux, tout comme les fractionnés en groupe. Y’a pas à dire, vivement la chenille endiablée !
Et enfin un grand merci à vous autres Taras, vous êtes une grande source de motivation pour moi, toutes et tous de grands champions, sur le long aux formats plus courts, sur le bitume ou sur les hauteurs, dans l’eau ou encore sur deux roues. L’humilité qui vous caractérise tous force le respect. J’apprécie grandement vos gentils encouragements que ce soit sous forme de kudos, ou via vos petits mots et messages de soutien.
Et puis cette photo prise après la course… Il y a peu j’y aurais certainement vu une vieille daronne accompagnée de ses joyeux bambins, la ravie de la crèche au milieu de ce groupe si souriant ! Savourant chacun leur exploit du jour. Chacun livrant sa propre bataille. La mienne avec un corps encore meurtri mais en pleine reconstruction, avec une immense joie d’avoir passé un dimanche matin extra sous les encouragements des bénévoles et des potes, d’avoir repoussé mes limites du moment. J’ai gardé le sourire tout le long de cette belle balade avec la satisfaction de pouvoir courir à nouveau et de goûter un peu à cet esprit trail qu’on me vante depuis longtemps !
Je me suis enfin sentie légitime dans ce beau maillot Taras.
Merci.