Extreman de Narbonne by JayJay

Allez, premier CR depuis Millau l’an dernier…

On commence par le commencement : mon planning 2024 prévoit deux halfs pour le mois de septembre. Le Vautourman avec Vania, dans les Pyrénées, qui sera annulée 5mn avant le départ après maintes péripéties. Puis le half de Saint-CirqQ Lapopie prévu 15 jours plus tard…

Mauvaise influence ou pas (« viens, tu vas voir la mer est toujours plate là-bas et puis on sera beaucoup de Taras ! »), je change de destination et me laisse embarquer dans ce que je ne veux surtout pas : un triathlon en mer ! Ceux qui m’ont vu nager à Rosas savent que la moindre houle m’est fatale…

Bon, déjà, de beaucoup de Taras, on se retrouve à deux… Petite pensée pour les malheureux Paul-Antoine et Franck 🤒

Le samedi, nous voilà donc, avec mon zébulon de Chris et sa vaseline, sur la route de Narbonne. La météo annonce couvert, du vent mais pas de pluie. Arrivée prévue à 11h00. Finalement, ce sera 11h30 : on va louper la sortie de l’autoroute, continuer à rater quelques tournées et emprunter des chemins de terre : je serre les fesses !

Arrivée à Narbonne beach, la mer n’est pas du tout comme on me l’avait vendu 🌊… en plus des fesses, j’ai la mâchoire qui se serre !

Petit supplément, ces pompes à vélo de météo France changent d’avis : orage, vent, et fortes pluies…

Le reste de la journée sera consacrée à consulter la météo, la reco du parcours vélo dans des conditions top, consulter la météo, un petit resto, consulter la météo, une sieste sur la plage, consulter la météo, retrait des dossards, consulter la météo, sieste à l’appart, consulter la météo, prépa des nombreuses affaires en suivant scrupuleusement ma liste-excel que Chris adore (😘), consulter la météo et manger une mystérieuse pâte à tartiner sans huile de palme…

Le soir, après avoir consulté la météo, Chris prépare son classique et très célèbre repas de veille de course : poulet-riz au curry et une crème au chocolat protéinée (moi, j’ai ma liste, Chris a ses protéines…).

Bizarrement, on va se coucher sans consulter la météo… on doit être résigné !

Jour de course : les modèles météo n’annoncent plus de pluie… OUF !

Arrivé sur place, la mer est DE-MON-TEE. Je repense, la larme à l’œil, à St CirQ lapopie et tout le monde a la même question en bouche : « la natation est-elle annulée ? »

A 8h00, heure du départ, les bouées ne sont toujours pas en place : les vents de la nuit les ont rabattu sur la plage…

« Bah, c’est sûr, ils vont annuler la nat ! » : prière non exaucée ! nous n’allons faire que deux boucles de 650m mais on va y aller quand même… Heureusement, que je suis avec Chris sinon j’aurais trop cogité.

« A mon signal, déclenche les enfers » qu’il dit Maximus. Un carnage, un calvaire, une boucherie, une torture…le chaos !  Des creux d’au moins 1m, j’ai l’impression d’être à Mimizan. Il y a des nageurs partout. Première bouée face aux vagues, que du water polo, je pense aux conseils de Maxime : la tête ne doit pas bouger et puis qu’est-ce que je fous là…

J’ai du sel plein la bouche, je ne prends aucun plaisir, limite la gerbe et me demande comment quelqu’un de censé pourrait repartir pour un second tour… et puis, encore, cette putain de phrase : « la douleur on l’oublie, l’abandon, on ne l’oublie pas » mais quelle phrase de merde !

Revel 2022, c’est de la rigolade…

La sortie à l’australienne, qui fait bien 50 m, me repose et me revoilà de retour dans la machine à laver, direction la 1ere bouée. Je suis déjà fatigué mais j’avance et puis la bouée approche, puis la bouée n’est plus alignée, puis la bouée se fait tracter par un scooter : bon, la bouée a dérivé ! Va-t’en caguer ! je fais pas demi-tour et vise la seconde bouée.

Putain, je sors de l’eau vivant. J’en peux plus, j’ai plus de bras et tout donné.

Ma montre m’envoie un message : objectif atteint, vous avez gravi 10 étages aujourd’hui !

126eme/140, catastrophique mais encore en course…

Sortie du parc à vélo, Yaya m’annonce 5-10mns de retard sur Chris : je ne m’en sors pas si mal ! On part pour 3 boucles de 27kms avec le sympathique col de Clape pour finir. Les jambes tournent bien, le vent souffle mais ça passe. Le col passe crème et je reprends des places… bon, c’est un peu normal quand on n’a que 14 concurrents derrière… et encore, en comptant ceux qui se sont noyés !

30km/h, 144 watts de moyenne, c’est exactement ce que j’avais prévu et je me suis régalé. La natation est loin derrière…

Seconde transition et c’est parti pour trois tours de presque 7kms. Dès la sortie du parc, je croise Chris, on se tape dans la main : il est en forme et doit avoir un peu plus de 3km d’avance soit 15-20mns. Le duel est lancé, j’y crois… et je sais que lui aussi 😉! On va se croiser 5 autres fois, j’aurais le temps d’aviser…. En principe, je mets 2-3kms avant de trouver mon rythme croisière : pas aujourd’hui ! je suis bien et il faut faire douter mon mangeur de pâte à tartiner… Je pars direct sur 5’ au kilo.

Premier tour bouclé, je suis tranquille et Chris semble en forme le bougre ! Tant pis, ça ne sera pas pour cette fois…

Je sors le téléphone pour lire les messages, ça fait du bien même si mon live ne semble pas marcher : oui, oui, je suis encore en course !

Une féminine me double à un rythme un peu au-dessus du mien : c’est ma chance pour tenter la remontada ! 13km/h, c’est parfait… Puis quelqu’un lui annonce : « elle est devant… juste au prochain ravito ! ». Je comprends qu’elle joue quelque chose. Elle accélère, 13,5km/h puis presque 14… je m’amuse et ne lâche rien ! Surtout, ne pas la faire tomber…

 Au bout de 4-5km, elle me demande un relais… bon, quelqu’un de censé aurait refuser poliment. Bah, je lui dois bien ça, elle m’a bien réveillé et je m’éclate : je passe devant à 13.5. Je sais bien que je vais le payer mais je ne sais pas pourquoi, c’est cool d’être avec elle… Elle lâche 1-2m, je ralenti, lui dit ne pas lâcher et c’est reparti. On croise Chris qui fait des sauts de cabri : bon, beh, c’est loupé pour lui mettre le doute !

A 500m de la fin de la seconde boucle, ma coéquipière d’un tour sprinte. Je m’accroche pour entendre sa place : « Et voici la seconde féminine, Cassandre CELLIER ! ».

Bon, on rigole, mais il me reste 7 bornes et à défaut de rattraper Chris, c’est la dure réalité qui me rattrape : les jambes prennent le dessus sur le cerveau et on repart à 12km/h…  ça fait mal !

Malgré un beau rapproché, Chris est trop fort pour moi et conserve 3mns d’avance. PUTAIN, 3 MINUTES ! Cassandre, t’aurais pu faire un effort et me traîner un peu plus vite !!!

Mon copain revient me chercher pour franchir la ligne ensemble… il est vraiment fort ! Un excellent moment !!!

Après quelques recherches, j’apprends que Cassandre CELLIER est championne d’Europe longue distance 2022… WOUAHWOU !

Débrief et gentil chambrage avec Chris autour de la bière :  on finit 63 et 69eme sur 140 au départ. Première moitié de tableau, c’est tout bon. On est plutôt content et pour ma part, très fier d’être sorti de cette galère aquatique et de ne finir qu’à trois minutes de Chris. Cela me semblait tellement impossible, il n’y pas si longtemps…

Retour en voiture, sous un déluge de pluie… on a eu de la chance !

Encore une belle aventure de partagée, avec un super duel à la clef.

Un peu de repos et place à l’objectif 2025 : tenter de devenir un IRONMAN…entouré de Taras. Une chose est sûre les gars, ce sera loin, très loin de la mer…

Le sport ne se fait pas contre des adversaires mais avec d’autres concurrents… pas faux !

Jayjay.

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