Bonjour les Taras,
C’est à notre tour de vous raconter notre périple : Le grand trail des Templiers!
On a partagé ensemble (Nico et Kévin) cette aventure, alors c’est à deux voix ou plutôt deux plumes qu’elle vous sera narrée…
Il y a presque 1 an déjà…
Mercredi 13 décembre 2023 : 12h00, le rendez-vous est donné pour la fameuse inscription au grand trail des templiers, 80Km et 3500 D+, 12h07 le mail de confirmation arrive dans la boite. Plus que 10 mois à attendre… ça laisse le temps de se préparer. Nous serons 2, on devrait partager un bon bout de chemin ensemble, ça motive encore plus.
Début juillet : début de la prépa pour Nico…..16 juillet : la sanction tombe, verdict c’est un TFL …Et merde !!!!
J’ai déjà eu un TFL, c’est long à partir, mais j’y crois, il y a encore du temps ça va le faire. Allez hop, google, « comment soigner un TFL ? », « que faire dès les premiers symptômes d’un TFL ? », « tuto, le TFL pour les nuls », « est ce que Killian Jornet a déjà eu un TFL ? » bref j’essaie de trouver les bonnes infos pour me rassurer.
Après quelques étirements et quelques exos de renforts musculaires, test de la machine….non non ça ne passe pas en une semaine….ni deux, heureusement la douleur n’est pas présente sur le vélo, ce qui me permet de garder une bonne activité physique.
Mi aout, re-test, la douleur arrive au bout de 5Km, gros coup au moral, que faire, attendre encore ou abandonner et revendre le dossard ? je décide de me donner encore 15 jours.
Fin aout je reprends, d’abord 3Km…ok, puis 4km….ok, 5…ça passe, la semaine suivante j’arrive à faire 10Km tranquillement, allez je le garde ce putain de dossard. On part donc sur 1 mois et demi de prépa, pour 80Km, on va devoir revoir les objectifs de temps.
Les quelques sorties ensembles nous permettent de peaufiner notre plan :
Objectif N°1 : LA FINIR
Objectif N°2 : Prendre du plaisir
Cerise N°1 : Partager toute la course ensemble
Cerise N°2 : En 12h
Côté logistique, nous nous sommes pris bien trop tard… c’est dans un mobil home cosy cosy des années 80, sur les hauteurs de Millau, que nous logeons ! Point positif, les toilettes sèches sont à l’extérieure avec magnifique vue sur le Viaduc. Point négatif, l’emplacement sous un noyer qui perd ses noix en pleine nuit et l’euphorie d’avant course n’aide pas tellement à retrouver les bras de morphée.
Réveil à 3h du mat, nous enfilons notre « noir&blanc » de travail aux couleurs des taras ! le petit dej avalé comme un jour de course, nous déboulons à Millau ! du parking on a bien 20 minutes de marche pour rejoindre le départ, alors on trottine en guise d’échauffement enfin surtout pour voir la vague 1 et ses « stars » se lancer…
C’est à nous ! P….. que c’est bon de se retrouver là, la chanson d’ERA commence et ce n’est pas seulement nos frontales qui brillent, nos yeux aussi !
Le départ est lancé, avec Nico, on essaye de ne pas se perdre avec tous ces coureurs autour.
On remonte un peu la foule sur cette longue ligne droite mais sans trop se cramer, la course va être longue.
La stratégie mise en place est de manger toutes les 45 minutes et de boire, boire, boire et encore boire… Se ravitailler à chaque fois, prendre le temps, et ne jamais trop élever notre rythme de course. On sait qu’après les 40kil c’est une autre course qui va commencer… Nico avait imprimé et plastifié le parcours comme une anti-sèche ca s’avérera très utile!
Les 20 premiers km sont étoilés… très roulantes, nos frontales éclairent des chemins larges et boisés. La descente au premier ravito bascule dans des gorges avec une légère brume en guise de mer de nuage. On a le temps de contempler car les bouchons commencent…
Et ce n’est pas fini !!! après le premier ravito de Peyreleau au Km 22, se peaufine une belle ascension, mais ce beau sentier monotrace ne laisse pas trop de places pour pouvoir doubler et prendre son propre rythme, on prendra à défaut notre mal en patience pour pouvoir relancer une fois en haut, jusqu’au Km 36, où nous attend le premier « gros ravito ». Au menu, charcuterie, tartines de roquefort, soupe, yaourt au lait de brebis, des gâteaux….bref on va y rester un petit moment histoire de bien recharger les batteries, on en profite également pour ranger le coupe-vent car ça y est le soleil est bien là (désolé Hubert, c’est pas pour enfoncer le couteau dans la plaie).
On repart en trottinant, l’aventure à 2 continue, ça commence à tirer mais les sensations sont encore bonnes, comme les relances qui nous permettent de grapiller quelques places. Les paysages sont magnifiques, on arrive sur les gorges de la Dourbie et on aperçoit au loin le viaduc de Millau, La longue descente sur Roque Ste Marguerite (Km 47) va laisser des traces, mes quadriceps commencent à fumer, Kévin me rassure, les siens aussi, il va falloir les ménager, le chemin est encore long. Je décide alors de déplier les bâtons restés pour le moment dans le sac afin d’attaquer la double ascension suivante, mais petit problème, ils se sont dévissés, impossible de les remettre (ça prendra 30 sec une fois à la maison), ce sera donc une course sans bâtons, ça fera plaisir à Guilhem.
Au 50eme, on se fait encore piéger par les bouchons… comme un lundi sur le periph!
On s’impatiente un peu, on trépigne en silence, puis on décide de doubler par la droite, puis à gauche, et on remonte toute la file. On se fait plaisir à trottiner même dans des petites montées! Les entraînements d’hamster sur les coteaux de jolimont et du muretain payent.
A notre dame de salvage on refait le plein, tout y passe, et plutôt bien ! L’ambiance est dingue… sportive, familiale, amicale… On remarque même notre beau maillot Taratranspirant!
Je demande à Nico à chaque sortie de ravito son fameux tust sur le parcours… prochain arrêt, Mas de bru!
Ça monte, ça descends, de corniche en forêt, de rocher en lit de rivière… ça ne s’arrête jamais!
Au 65km et 10h de course on commence à se dire que ça va le faire… les « objectifs et les cerises » s’alignent !
On se trouve dans un petit groupe dans une descente avant Massebiau, nos cerveaux se mettent en pause et on décide de placer une attaque…furtive… Plaisante mais inutile, surtout que deux douleurs inconnues pointent leurs bouts de nez ou plutôt de pieds!
70km… Il reste deux montées et 1000de d+….
1ere montée 450D+ sur 3Km, c’est la plus longue du parcours, encore une fois, il y a du monde, on parvient à doubler quelques personnes mais la pente est raide, les heures d’efforts s’accumulent et ça devient dur. On croise aussi quelques concurrents, arrêtés sur le côté, je ne sais pas si tous les « allez courage c’est bientôt la fin » les aident vraiment car c’est pas encore la fin non. Une fois en haut, (50mn pour ces 3Km), on trottine…doucement mais on trottine, jusqu’au prochain ravito où on prendra juste une tartine de roquefort, en passant parce que il est temps d’en finir maintenant. La descente qui suit, c’est l’enfer pour les cuisses (260D- sur 1.5km) mais on sait qu’il ne reste plus qu’une montée (la plus raide), celle qui mène au fameux Pouncho d’Agast qui surplombe Millau. Pour les joueurs, un petit panneau « segment strava » est positionné au pied de la montée, mais impossible de jouer, là encore c’est la file d’attente des grands jours à Space Mountain et on avait pas le pass coupe file. 35mn pour arriver au sommet, 12h25 de course, la cerise n°2 est véreuse, mais ce qui est sûr maintenant c’est qu’on aura la cerise n°1.
A l’entame de la dernière descente, une bénévole nous dit, allez plus que 3Km, alors que la montre affiche 79. Comment ça il y a plus de 80Km, c’était pas prévu ça !!!
Surtout que cette descente n’est pas la plus plaisante, des marches, de la boue, il faut s’accrocher aux branches, c’est long mais ça passe et nous voilà dans les derniers hectomètres où on est porté par la foule (comme dans tous les villages traversés auparavant), la surcharge d’adrénaline nous fait faire la dernière bosse au sprint et au bout de 12h58 d’effort nous voici ensemble sous l’arche d’arrivée.
Plus qu’une course, une Aventure…bref on a pris notre pied !
Merci les Taras pour tous vos encouragements! On sent toujours votre soutien à distance, qui nous aide à nous dépasser🙏
2 TarasTempliers!