Ironman de Nice by Johan

je l’ai voulu, je l’ai eu, alors faut pas venir se plaindre maintenant! M’enfin que ce fut dur.

En juin j’ai vécu une journée parfaite. A mon humble niveau j’ai fait un bon temps et surtout j’ai eu l’impression de donner le meilleur de ce que je pouvais faire, de l’énérgie du début à la fin, pas une minute de doute, le bide parfait…faut un peu de chance pour que tout s’aligne bien.

Là, ça n’a pas été la même histoire. Trois semaines de vacances à faire de la voiture et bouffer des burgers, retour de vacances difficile pour différentes raisons, manque de motivation… bref une préparation pas idéale. Mon objectif initial paraissait réaliste: profiter de la course tranquillement et voir les pros se disputer le titre en étant spectateur de l’intérieur. Ca se complique quand je vois le programme du jour, le départ se fait par vagues successives en fonction des groupes d’âge et je pars en dernier, 1h après les pros. Donc si je veux être sur la promenade avec les cadors va falloir être sur la CAP en moins de 7h…

L’ambiance au départ est sympa mais y a vraiment bcp de monde. On sent que la mise en scène est soignée pour la zone de transition pro, y a de la moquette partout, belle lumière, zones d’interviews, etc. Les vélos sont juste magnifiques. Ma petite famille est avec moi, je suis content d’être là, cool et détendu. Un peu trop même, je donne mon sac à Rapha sans prendre lunette et bonnet, c’est Nelly qui me dit « mais t’as pas besoin de tes lunettes là »…ça s’est joué à pas grand chose parce qu’après impossible de les retrouver. 

Donc la natation est toujours aussi sympa à Nice sauf qu’on s’est pris tous les mauvais nageurs des autres vagues de départ…au début j’ai fait le garçon poli et bien élevé en contournant les retardataires (certains à la brasse ou en positions étoile de mer ). Puis je me suis mis dans les chevilles d’un type qui se posait beaucoup moins de question et avançait en mode bulldozer. On a fait un paquet de strike! Le soleil levant sur la baie de Nice, cette couleur de la mer au large, je ne m’en lasse pas, c’est la plus belle nat de tout les tri que j’ai fait.

Sur le vélo, je sais que ça va être compliqué, les jambes ne sont pas bonnes et si je veux voir Laidlow gagner il faut faire au moins 30 de moyenne. ça passe mais je force beaucoup trop, les jambes de juin ne sont pas là…Gros coup de pompe au milieu du vélo, déjà le moral qui flanche un peu, je relâche, je mange 2 barres puis ça repart. J’arrive quand même à faire un velo correct.

Sur le premier kilomètre de CAP je vois passer Laidlow avec la banane jusqu’aux oreilles, Patrick Lange et Ditlev juste derrière, Frodeno me double au ravito mais j’ai pas percuté de suite, je le pensais dans le peloton de tête…me suis juste dis: Wooo il est grand lui…Moment sympa…Mais c’était juste le premier km…

Voila, les pros ont fini, je suis cuit, pas un poil d’énergie et il me reste 41km, ça va être très très long. D’habitude j’ai tjrs un plan de course, je ne pense jamais à tout ce qu’il me reste à faire d’un coup. mais là pas de plan, je passe en mode finisher… juste finisher… au km 1….Pffff. Je l’ai fait en footing souple, entre 6 et 7 au km (d’ailleurs après la journée, en enregistrant la course, la montre m’a affiché: statut d’activité : récupération !!??). Km 15 les problèmes de bide arrivent…Holala ça va être interminable, 3 ou 4 arrêts « au stand », pas de fougère ni de bosquet cette année, me méfie des marshals, on est à Nice mais bon.

J’en termine en presque 5 h de marathon, vidé, c’est le bon terme. Sur le parc d’arrivé, je vois Mark Allen dans les VIP, j’avais un poster de lui dans ma chambre quand j’étais gosse, en crop top et slip à volant jaune canari. Mais je suis mal, j’ai la gerbe, limite vagal, impossible d’essayer de s’approcher. Je vais chercher ma médaille et je fais un petit coma sur un transat.

Bon sur le coup j’ai eu du mal a apprécier la course parce que j’en ai vraiment bavé sur le marathon. Avec le recul et surtout en regardant le replay de la course pro à la maison je suis quand même content d’y être allé, avec une victoire française en plus. J’aurais fait une fois la grande messe du triathlon XXL et je suis bien fier. L’ambiance générale était plutôt chouette, le niveau plus élevé que sur une course standard, y avait une bonne moitié qui jouait la gagne avec vraiment du niveau, j’ai un peu halluciné sur le début de la CAP, ça courait vraiment vite d’autant plus que j’étais à l’arrêt. L’autre moitié était un peu comme moi, mi compétition mi tourisme 🙂

Voilà, je tiens à remercier ma petite famille, mon socle. Ma femme, qui me supporte dans tous les sens du terme. C’est envahissant le triathlon, je le sais, je dis toujours que je vais faire un petit break mais c’est comme la première cuite: tu dis plus jamais ça…puis avec le temps…

Et notre club, que dire…quelle chance d’être dans un club comme ça d’autant plus que les places sont chères maintenant! Je l’ai déjà raconté mais je suis rentré chez les taras par pur hasard. Avant je courais et faisait du velo le dimanche sans dépasser 1h 1h30. Puis je me suis fais mal au genou en carrelant ma salle de bain. Je me suis mis a nager entre midi et deux mais ça me cassait trop la journée. C’est Nathalie Boucher qui m’a conseillé d’aller chez les taras parce que les horaires de muret tri ne m’allaient pas. Je me rappelle de la première séance nat, y avait Charly, Vince, Baptiste et yaya dans ma ligne d’eau. Ils venaient de faire Embrun et ça debriefait, ça debriefait (8h de velo…un marathon derrière…sont malades). En rentrant à la maison le soir j’avais dit à Nelly: ils ont l’air sympa mais ils sont bien bien allumés. Puis le virus m’a chopé, Marcoach m’a pris sous son aile pour le velo le mercredi matin et c’est parti. Jamais je ne me serais embarqué sur des trucs comme ça sans les taras, ce club nous aide tous à nous dépasser sans se prendre au sérieux comme dit Marco. Voila quelques années plus tard, une dizaine de kilos en moins mais quelques bons potes en plus, je termine les « world championship », c’est une belle aventure quand même! En partant de rien ou presque, j’avais quand même le poster de Mark Allen dans ma chambre donc ça vient de loin! Bon après quel que soit le niveau, le temps ou la course, terminer un Ironman c’est vraiment une sensation assez géniale que je souhaite à tous ceux qui liront ce compte rendu.

Merci à tous pour vos messages d’encouragement, la bise et à bientôt!

Johan

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Le Velo!!!

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